Joindre les mains errantes de la nature
Pourquoi des images peintes ? Pour « joindre les mains errantes de la nature » répond Cézanne, nouant ses mains l'une à l'autre, les doigts entrelacés. Cette intention donne sa perspective à cette étude essentiellement consacrée à l'oeuvre peint de Cézanne. Elle désigne l'image comme lieu de reprise picturale du visible. La nature erre et se disperse, désirant une synthèse qu’elle ne connaîtra qu’à devenir corps de peinture. Elle reste inférieure à sa pleine réalité aussi longtemps qu’elle reste naturelle.
C’est pourquoi Cézanne redit souvent cette étrange conception de son métier : peindre n’est pas réaliser des tableaux mais réaliser la nature. Le monde désire devenir image, et ce désir a donné à Cézanne sa ligne de conduite comme un impératif catégorique. Alors à quoi ressemble sa peinture quand elle est regardée comme une réponse à un tel impératif ? Inversement, que dit-elle de cet impératif singulier, presque halluciné ? Car derrière le parcours attentif aux images de Cézanne, qui en renouvelle souvent la compréhension, c’est bien cette question qui anime cet essai : comment l’image peut-elle s’imaginer devoir donner au monde sa réalité ?
Introduction
Première partie
Chapitre 1 : La critique cézanienne
Chapitre 2 : L’intention de Cézanne ?
Deuxième partie : Présentation de la deuxième partie
Chapitre 3 : L’ombilic des toiles
Chapitre 4 : Dynamiques ombilicales
Chapitre 5 : « Les couleurs montent des racines du monde »»
Chapitre 6 : Les Grandes Baigneuses
Troisième partie : Présentation de la troisième partie
Chapitre 7 : Le narcissisme optique
Chapitre 8 : La touche
Chapitre 9 : Le battement d’un paravent
Bibliographie & Index & Table des illustrations